Wed Feb 12 2025
Le blog Recalbox n’a pas vocation à proposer des tests de jeux vidéo. Toutefois, il peut arriver qu’un titre néo-rétro attire mon attention, me poussant à contacter l’éditeur pour obtenir un exemplaire et vous en parler.
La démarche restera rare : écrire un test prend du temps, et Fabrice présente déjà de nombreux jeux dans les Retrogaming News du lundi, en plus d'en tester certains en live le jeudi.
Mais il faut savoir faire des exceptions, et Rogue Flight en est une. Ce shoot’em up spatial en 3D rappellera immédiatement Star Fox aux amateurs du genre.
Je l’avoue : n’ayant pas eu la Nintendo 64, je n’ai jamais joué à Star Fox. Rogue Flight est d’ailleurs l’un de mes tout premiers shoot’em up spatial en 3D vu de dos. Pourtant, dès ses premières bandes-annonces, son esthétique et son aspect scoring m’ont immédiatement séduit.
Si Rogue Flight séduit d’emblée, c’est grâce à sa direction artistique soignée, directement inspirée des animés japonais des années 80/90. Le jeu adopte un filtre granuleux façon VHS (désactivable) qui accentue encore cette ambiance rétro. Effets de lumière, chara-design, ennemis : tout transpire l’amour des vieux animés de science-fiction.
La bande-son, surprenante, évite le côté trop bourrin souvent associé au genre. Quant aux doublages, disponibles en japonais et anglais, ils offrent des interprétations cohérentes, sans excès.
Le jeu est très beau
L’histoire est plutôt convenue : la Terre a été détruite par ARGUS, un système de surveillance interstellaire qui, comme toute IA qui se respecte, s’est rebellée contre les humains. Les survivants, terrés dans l’ombre, lancent une contre-attaque avec leur dernier espoir : Nadia, qui semble être la seule capable de piloter un vaisseau.
Aux commandes de la Flèche, son appareil de combat, Nadia devra affronter l’ennemi. Ce scénario n’est qu’un prétexte aux multiples runs qui attendent les joueurs, mais cela n’a rien de gênant tant le gameplay s’impose comme la véritable force du jeu.
N’ayant que peu d’expérience en rail shooter, mes premières parties ont été un carnage. Rogue Flight est un jeu exigeant (et ce n’est pas une critique !), où les tonneaux sont indispensables pour esquiver et absorber les tirs ennemis.
Seul bémol : cette mécanique est surpuissante en début de jeu, car elle ne possède aucun cooldown. Contre le premier boss, j’ai eu l’impression de tricher en l’utilisant à l’infini. Un équilibrage plus fin aurait été appréciable.
En termes de commandes, le jeu reste simple à prendre en main :
Si le tonneau peut sembler abusé au début, il ne suffira pas dans les niveaux supérieurs, où le jeu révèle toute sa profondeur tactique.
Notons en termes de gameplay une mécanique bien pensée : une jauge de combo viendra se remplir au fil de vos shoots. Une fois complète, cette dernière rechargera le bouclier de votre vaisseau, vous poussant à enchaîner les ennemis pour ne pas voir la jauge retomber à zéro.
Le mode arcade propose une première aventure classique, où l’on dispose de trois vies par run. Une fois épuisées, il faut recommencer le niveau en cours. Des chemins alternatifs offrent de la rejouabilité et permettent d’accéder à différentes fins.
Mais la partie la plus importante du jeu repose sur le mode roguelite, déblocable après avoir terminé l’arcade une première fois. Ici, la mort signifie recommencer depuis le début. Si vous aimez les défis et le scoring, vous serez aux anges.
Au fil des runs, on gagne des améliorations pour modifier les performances et l’apparence du vaisseau. L’atelier devient vite indispensable pour espérer survivre aux niveaux de difficulté les plus élevés. Un New Game + est aussi disponible, permettant d’explorer les routes alternatives et des niveaux remixés (et différentes fins).
Il vous faudra améliorer votre vaisseau pour espérer survivre à haut niveau
Attention, Rogue Flight n’a pas la profondeur d’un Hades. On retrouve rapidement les mêmes décors et le bestiaire manque de variété. Ce n’est pas un jeu où vous passerez 600 heures, mais ce n’est pas non plus son ambition.
Le studio a préféré se concentrer sur l’essentiel : un gameplay fluide et immédiat, où l’on passe plus de temps à jouer qu’à naviguer dans les menus. Tout est conçu pour une expérience nerveuse et instinctive.
Dès que l’on trouve le rythme, on ne fait plus qu’un avec le vaisseau. L’action est intense, les effets explosifs, et chaque fin de niveau nous laisse souffler de soulagement après avoir frôlé la catastrophe.
Le mode arcade se termine vite, mais c’est en montant la difficulté et en explorant le mode roguelite que le jeu révèle son véritable potentiel.
Il manque peut-être un peu de variété pour prolonger l’expérience sur le long terme, mais à 20€, difficile de lui en tenir rigueur. D’ailleurs, les 97% d’évaluations positives sur Steam parlent d’elles-mêmes.
Rogue Flight a été testé sur PS5 via un code fourni par Perp Games, que je remercie chaleureusement. Développé par Truant Pixel, il est disponible sur PC, Switch, PlayStation et Xbox.